Paléo-infos 02

Bonjour,

En premier lieu, nous vous souhaitons une excellente année 2020 !

Que ce soit au sein du GDR Vie, Environnement, Climat, dans le cadre des prospectives INSU ou dans les discussions au détour d'un couloir, énormément d'entre nous soulignent la nécessité de développer la communauté Paléo en France.

Voici donc la deuxième édition de notre lettre d'information qui essaye de contribuer à ce développement. Les retours suite la première lettre étaient positifs et nous vous remercions car nous comptons de nombreuses nouvelles inscriptions à la liste "paleos"! Notre objectif est de couvrir tous les domaines paléo, sans distinction d'échelle de temps ou d'outil d'étude. Cette lettre est donc la vôtre, n'hésitez pas à nous contacter pour communiquer sur les sujets qui vous intéressent.

En ce mois de janvier 2020, nous faisons un deuxième point sur les nouveaux recrutements (thèse, postdocs, postes permanents). Quelqu'un manque à l'appel ? Signalez-les nous.

Nous vous présentons le projet ITN S2S-Future soutenu par Cécile Robin et François Guillocheau.

Enfin, ainsi que précédemment annoncé, nous organisons cet été une Ecole Thématique sur les paléoenvironnements. PALEOS portera sur les glaciations et coup de froid, du Précambrien au LGM et se tiendra du 6 au 10 JUILLET à Agencourt. Sauvez la date !

Et pour finir, nous faisons le point sur les prospectives de l'INSU notamment pour les défis 3, 4 (qui ont déjà eu lieu) 6, 7, 13 et 14 (qui restent à venir). 

Bonne lecture.

Guillaume Paris, Yannick Donnadieu et Emmanuelle Pucéat

 Vous pouvez vous désinscrire de cette liste de diffusion ou à l'inverse y inviter des collègues, étudiant.es, postdocs.

1/4 Ils et elles ont récemment rejoint la communauté

Thèses et postdocs :
 
  • Antoine Grisart (LSCE - thèse direction A. Landais; collaboration F. Parrenin et E. Capron à l'IGE): Etude à haute résolution des déglaciations sur la carotte de glace d'EPICA Dome C: datation, séquence d'événements hautes vs basses latitudes.
  • Ji Woong Yang (LSCE, postdoc): Reconstruction de la productivité de la biosphère des interglaciaires passés à partir de mesures du D17O de O2 sur la carotte d'EPICA Dome C.

Nouveaux recrutrements

Johan a récemment été recruté à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE) et intégré l'équipe Paléoclimats du laboratoire EPOC à Bordeaux. Géochimiste organicien, ses intérêts de recherche portent principalement sur les interactions climatiques entre les hautes et basses latitudes au cours de certaines périodes chaudes du Cénozoïque (PETM, Mid-Miocène, PLIOMAX, Holocène et les derniers 2000 ans). Ses travaux ont pour objectifs de mieux comprendre le fonctionnement des cycles hydrologiques et biogéochimiques, ainsi que leur impact sur le climat et l’environnement, dans le but in fine de mieux appréhender leur réponse et évolution actuelles et futures face au changement climatique et à l’influence anthropique. Ses travaux combinent la reconstruction (1) des conditions hydrographiques (température de l’océan de surface et sub-surface), (2) des conditions hydrologiques continentales (précipitations), (3) de couverture de glace de mer australe, (4) de la dynamique atmosphérique (circulation de Hadley et de Walker, El Niño/Oscillation Austral (ENSO), position et intensité de la Zone de Convergence Intertropicale (ITCZ) et des Westerlies, Mode Annulaire Austral (SAM)), (5) des écosystèmes marins et terrestres, et (6) des cycles biogéochimiques (carbone, azote et silice). Pour cela, il utilise systématiquement une approche couplant plusieurs outils, dont des traceurs géochimiques (alcénones, tétrathers de glycérol glycérol ramifiés dialkyl (GDGT), isoprénoïdes hautement ramifiés (HBI), n-alcanes, acides alcanoïques (acides gras) et pigments chlorophylliens) et isotopiques (δ13C, δ15N, δ30Si et δD). Cette approche lui permet de fournir des enregistrements marins et continentaux situés à la fois dans les régions tropicales (Namibie, Pacifique Équatorial, Nord-Est du Brésil), sub-tropicales (Golf de Cadix, Mer du Japon) et australes (Océan Austral et Antarctique).

 

2/4 Projet ITN S2S-Future

François Guillocheau et Cécile Robin

À l’échelle de temps géologiques, la surface de la Terre constitue l'interface entre la Terre interne (lithosphère, manteau, noyau) et la Terre externe (hydrosphère, atmosphère, biosphère). Sa forme, c'est-à-dire la topographie de la Terre, résulte de la déformation interne de la Terre (liée à la Tectonique de plaques) et des processus de surface, en érosion ou en sédimentation, dans le cadre de changements climatiques. Les sédiments issus de zones en érosion (« source ») vont alors être transférés par des processus variés (rivières, vent...) jusqu’à leur aire de dépôt ultime (« sink »).

Le projet S2S-Future, « Signal propagation in source-to-sink for the future of Earth ressources and energies » coordonné par François Guillocheau, Professeur, et Cécile Robin, Maître de conférences, de l'Université de Rennes 1 (UMR Géosciences – OSUR), a obtenu un financement dans le cadre de l’appel Marie Sklodowska-Curie ITN 2019. Il s’agit de la seule coordination française d’un tel réseau dans le panel « environnement » cette année : : seuls 12 projets pour le panel environnement ont été retenus pour financement à l’échelle européenne avec un taux de réussite de 7,41%.

En quoi consiste le projet ?
S2S-Future décrit et modélise la réponse de la surface de la Terre aux signaux tectoniques et climatiques au cours des temps géologiques, des zones d'érosion en amont (« source ») aux zones en sédimentation en aval (« sink »). La surface de la Terre est en effet le domaine d'interactions complexes entre les humains et leur environnement physique, chimique et biologique, y compris les sédiments. Ces sédiments sont produits, transportés et déposés à la surface de la Terre depuis au moins 4 milliards d'années. Or ces sédiments représentent des ressources géologiques (ressources en eau, énergie, granulats, métaux...) ou peuvent servir à stocker différents déchets d’origine anthropique (CO2, nucléaire, chimique) qui sont d'une importance capitale pour le développement de l'humanité.

Quelles sont les implications/retombées potentielles ?
L'objectif de cet ITN "S2S-Future" est par conséquent de former les chercheurs de demain, qui seront capables de mieux prédire la localisation, les structures (i.e. les hétérogénéités) des sédiments et leurs propriétés minéralogiques/physiques (distribution granulométrique, porosité, perméabilité, etc.). Cette ambition est fondamentale pour répondre aux besoins croissants de la planète, dans un contexte de changements importants et rapides des sociétés, avec leurs conséquences sur le climat mondial.

Le consortium S2S-Future, réunissant 21 participants (10 académiques et 11 entreprises) issus de 7 pays européens (France, Suisse, Grande Bretagne, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Espagne et d’un partenaire non-européen, l’Inde), formera 15 doctorants à travers un plan de formation original, entièrement co-inventé par les académiques et les entreprises partenaires du projet.
Le projet et donc les premières thèses commenceront à partir d’avril 2020.

 

Pour en savoir plus : https://www-iuem.univ-brest.fr/stefan-lalonde-laureat-du-prix-houtermans-2019/

3/4 Ecole thématique PALEOS

L'INSU, IODP France, ainsi que les OSU OTELo et THETA, ont accordé un financement pour l'école thématique PALEOS 2020.

Celle-ci se déroulera à Agencourt du 6 au 10 juillet 2020.

Le programme porte sur les glaciation et coup de froid, du précambrien au LGM. Le programme définitif reste à définir précisement, mais il s'étalera sur 4.5 jours. Les intervenants prévus à ce jour sont Franck Bassinot, Pierre-Henri Blard, Amaëlle Landais, Emmanuelle Pucéat, Yannick Donnadieu, Jean-François Deconinck, Emmanuelle Vennin, Yves Goddéris, Elise Nardin et Pierre Dietrich.

Les cours permettront d'explorer différents aspects des glaciations grâce à des regards croisés entre géochimistes, modélisateurs, sédimentologues, paléontologues et paléocéanographes, quaternaristes et préquaternaristes.

Les écoles thématiques sont en priorité destinées aux chercheur.se.s mais sont également ouvertes aux étudiant.e.s.

Dès que le programme sera définitif et les inscriptions ouvertes, plus d'informations suivront. En attendant, n'hésitez à me contacter pour plus de détails.

 

4/4 Prospectives INSU via les OSU - suite

 

Malgré les grèves et grâce à des participants déterminés,  les défis 3 et 4 ont eu lieu à Dijon, du 17 décembre au 19 décembre 2019. Les discussions furent constructives et les interactions extrêmement enrichissantes. Un certain nombre de points saillants sont ressortis. Les compte-rendus sont en cours de rédaction et seront transmis à l'INSU.

Les défis 6 et 7 portent également sur les cycles biogéochimiques, le rôle de la vie, les échelles de temps courtes et longues, sous l'angle des ressources. Le défi 6 (Interactions entre cycles longs et cycles courts pour la mise en place des ressources) aura lieu à Rennes. Le défi 7 (Rôle du vivant sur les cycles et sur la mise en place des ressources) aura lieu à Brest du 9 au 11 mars 2020.

Ne ratez pas non plus les autres défis potentiellement importants pour notre communauté, au premier lieu desquels les défis sur les données. Au cours des journées à Dijon, nous avons noté l'importance de la gestion des échantillons et des données (qu'elles soient paléontologiques, géochimiques, palyonologiques) et il semble important que notre communauté soit présente ou s'implique  pour la reflexion tant sur la production de données (défi 13 - Toulouse - mars 2020) que sur les données ouvertes (défi 14 - Strasbourg - janvier 2020). Quelques-uns d'entre nous ont discuté avec des membres des défis 13 et 14 pour évoquer la spécificité des données paléontologiques et géochimiques, face aux données, par exemple, satellites ou sismiques. Les processus de production de données et la quantité de données générées sont très différents au sein même de l'INSU. Enfin, la question des données "solides" se pose, avec nos nombreuses collections et archives d'échantillons.

Pour rappel, ces prospectives transverses aux quatre domaines disciplinaires TS-OA-SIC-AA ont pour objectif de définir les défis scientifiques interdisciplinaires sur lesquels l’INSU sera collectivement transformant dans les 5 à 10 années à venir et affichera son engagement vis-à-vis de la recherche fondamentale, des approches interdisciplinaires et des grandes questions sociétales. Ces prospectives peuvent contribuer à modifier en partie la manière dont les AO INSU sont définis et sont donc importants pour noer communauté en particulier en lui permettant d'accéder à une plus grande visibilité en France.

 

Informations supplémentaires

Nous sommes un petit groupe qui allons essayer de faire vivre cette newsletter.

Voici la liste des volontaires.

Bordeaux/Orsay = Thibaut Caley, Xavier Crosta, Christophe Colin
Toulouse / GET = Elise Nardin, Yves Goddéris
Rennes / Brest = Cécile Robin
Poitiers / Montpellier = Olga Otero, Guillaume Guinot
Dijon = Emmanuelle Pucéat 
Lyon/Grenoble = Emanuella Mattioli 
Paris - IPGP-CR2P = Guillaume Le Hir, Peggy Vincent
Paris - LSCE - iStep = William Gray, Elisabeth Michel, Nathanaelle Bouttes, Franck Bassinot
Paris - LOCEAN = Myriam Khodri
CEREGE = Yannick Donnadieu, Clara Bolton, Thibault de Garidel
Nancy/Strasbourg = Guillaume Paris
Lille/Dunkerque =  Michael Hermoso
 

Si vous avez envie d'aider ou d'utiliser cette lettre pour communiquer sur un sujet ou un autre, si des informations vous semblent manquer, n'hésitez pas à nous contacter. La prochaine lettre fera le point sur les ANR qui débutent cette année.

N'hésitez pas à faire suivre un projet, un article ou tout autre information à partager (prix, visiteurs internationaux, par exemple)

Merci !